Chypre en un coup d’œil
Ν.Β.: Sauf si précisé autrement, toutes les données statistiques concernent la partie contrôlée par le gouvernement de Chypre et ne s'appliquent pas à la partie sous occupation militaire turque. CRÉDITS PHOTOS: Bureau de Presse et d'Information, Collection de photos de Christos Violaris, Office du Tourisme de Chypre, Banque Centrale de Chypre, Direction générale du Développement, HYPERLINK "http://www.dreamstime.com" www.dreamstime.com La vente et toute autre exploitation commerciale de cette publication ou d’une partie de celle-ci est strictement interdite. La reproduction d’extraits est autorisée à condition que la source soit citée. Les publications du Bureau de Presse et d’Information sont distribuées gratuitement.
Chypre en un coup d’œil
La République de Chypre L’Etat Nom officiel : Kypriaki Dimocratia (grec), Kıbrıs Cumhuriyeti (turc), Republic of Cyprus (anglais) Fête nationale (jour de l’indépendance) : 1er octobre Chypre a obtenu son indépendance en 1960 après une lutte de libération contre le colonialisme britannique. En 1974, la Turquie a envahi Chypre, occupant depuis 36,2% de son territoire souverain. La ligne de cessez-le-feu traverse toute la longueur de l'île, coupant la capitale, Nicosie, en deux et divisant ainsi la ville et le pays. Bien que la partie nord se trouve sous occupation étrangère, la République de Chypre est reconnue internationalement par des résolutions pertinentes, comme seul Etat légitime de l´île, dont la souveraineté s’étend sur la totalité de son territoire, y compris la partie nord occupée par la Turquie. Le drapeau Le drapeau de la République de Chypre a été adopté en 1960, lorsque Chypre devint un Etat indépendant et souverain. Le fond est blanc, avec la carte de l’île de couleur cuivre au centre, au-dessus de deux rameaux d’olivier vert olive qui s’entrecroisent. La couleur cuivre a un double symbolisme : premièrement, le nom de l’île dériverait d’un ancien mot (étéochypriote ou sumérien) désignant le cuivre et, deuxièmement, le cuivre est étroitement lié à Chypre depuis l’antiquité, lorsque l’île devint le principal producteur et fournisseur de cette ressource minérale. Les rameaux d’olivier symbolisent la paix. L’emblème L’emblème de la République de Chypre représente une colombe blanche tenant un rameau d’olivier dans le bec et placée à l’intérieur d’un bouclier de couleur cuivre, métal directement lié à Chypre depuis les temps anciens. L’année de l’établissement de la République de Chypre, « 1960 », apparaît au bas du bouclier. Le bouclier est entouré de deux rameaux d’olivier de couleur vert olive qui s’entrecroisent et constituent, avec la colombe blanche, des symboles de paix. Gouvernement Chypre est une République indépendante et souveraine au régime présidentiel. La constitution prévoit la séparation de trois pouvoirs indépendants les uns des autres, l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Le Président de la République est à la fois Chef de l’Etat et Chef du gouvernement. 2
Pouvoir exécutif Présidence Conformément à la Constitution de 1960, le Président doit être Chypriote grec, élu directement par la communauté chypriote grecque, et le Viceprésident doit être Chypriote turc, élu directement par la communauté chypriote turque. Tous les deux sont élus pour un mandat de cinq ans. Le pouvoir exécutif est assuré et exercé conjointement par le Président et le Vice-président. L’organe principal pour l’exercice du pouvoir exécutif est le Conseil des ministres nommé par le Président et le Vice-président (sept et trois ministres respectivement). Tous deux disposent d’un droit de veto irrévocable sur les décisions du Conseil des ministres ainsi que sur les lois ou décisions de la Chambre des Représentants concernant les affaires étrangères, la défense et la sécurité. En 1964, le Vice-président et les trois ministres Chypriotes turcs se sont retirés du gouvernement qui, depuis, ne fonctionne, par nécessité, qu’avec des Chypriotes grecs dans tous les ministères dont le nombre a été porté, par la suite, à onze. Le poste de Vice-président demeure vacant. Conseil des ministres Le Conseil des ministres est l’organe principal du pouvoir exécutif. Chaque ministre est à la tête de son ministère et responsable de l’application des lois liées aux compétences de son ministère, ainsi que de l’administration et de l’organisation des services de son ministère. Le Porte-parole du gouvernement et les ministres délégués sont présents aux réunions du Conseil des ministres. Pouvoir législatif Chambre des représentants Le pouvoir législatif est exercé par la Chambre des représentants dont ses membres sont élus pour un mandat de cinq ans. Lors de sa création, la Chambre comptait 50 sièges, dont 35 pour les Chypriotes grecs et 15 pour les Chypriotes turcs. En 1985, la même proportion a été respectée lorsque le nombre de sièges a été porté à 80, 56 étant attribués à des députés Chypriotes grecs et 24 – qui depuis 1964 restent vacants - réservés à des députés Chypriotes turcs. 3
Les groupes religieux des Maronites, des Arméniens et des Latins, qui votent comme faisant partie de la communauté chypriote grecque, sont aussi représentés pan un représentant supplémentaire pour chaque group. Ces représentants sans droit de vote assistent aux réunions de l’assemblée plénière mais ne participent pas aux délibérations de la Chambre. Ils sont consultés au sujet de questions présentant un intérêt particulier pour leur groupe respectif. Le Président de la République de Chypre est investi dans ses fonctions par la Chambre des représentants lors d’une cérémonie spéciale. Depuis la vacance du poste du Vice-président en 1964, le Président de la Chambre agit comme Président Intérimaire de la République en cas d’absence ou d’incapacité temporaire du Président de la République. Pouvoir judiciaire Le pouvoir judiciaire est un pouvoir distinct, indépendant des deux autres pouvoirs de l’Etat et autonome dans son domaine de compétences, son autorité et sa juridiction. La Cour constitutionnelle suprême et la Cour suprême sont les plus hautes juridictions de la République de Chypre. La Cour constitutionnelle suprême La Cour constitutionnelle suprême se compose de onze juges, dont l’un est le président de la Cour constitutionnelle suprême. Elle dispose d’une compétence de deuxième et de troisième instance dans certains cas. La Cour constitutionnelle suprême exerce les compétences suivantes : - elle dispose les compétences prévues par la Constitution (renvois des lois par le Président de la République pour vérifier la constitutionnalité, recours électoraux) ; - elle statue sur des appels, suite à son autorisation, renvoyés par la Cour d’appel, contre les jugements du tribunal administratif sur des questions de droit public d'intérêt public majeur ou d'importance publique générale (en deuxième instance) ; - elle statue, suite à son autorisation, sur les requêtes du Procureur général de la République ou de toutes les parties au procès, suite à une procédure de révision, sur des questions juridiques soulevées par cette décision et liées soit au changement de jurisprudence constante soit à la nécessité d’une application correcte ou d’une interprétation substantielle d’une disposition de loi soit à une question d'intérêt public majeur ou d'importance publique générale (en troisième instance) ; - elle statue suite à des renvois provenant de 4
tribunaux inférieurs ou de la Cour suprême sur des questions de constitutionnalité qui est primordiale pour résoudre des affaires ; et - elle fonctionne en tant que Cour de cassation contre les jugements du Conseil Supérieur de la Magistrature. La Cour suprême La Cour suprême se compose de sept juges, dont l’un est le président de la Cour suprême. Elle dispose d’une compétence de deuxième et de troisième instance dans certains cas. La Cour constitutionnelle exerce les compétences suivantes : - elle dispose les compétences prévues par la Constitution ; - elle statue sur des appels, suite à son autorisation, renvoyés par la Cour d’appel, contre les jugements de juridictions civiles et pénales, y compris les tribunaux de compétence spéciale, sur des questions d'intérêt public majeur ou d'importance publique générale (en deuxième instance) ; - elle statue, suite à son autorisation, sur les requêtes du Procureur général de la République ou de toutes les parties au procès, suite à une procédure de civile ou pénale, sur des questions juridiques soulevées par cette décision et liées soit au changement de jurisprudence constante soit à la nécessité d’une application correcte ou d’une interprétation substantielle d’une disposition de loi soit à une question d'intérêt public majeur ou d'importance publique générale (en troisième instance) ; - elle ordonne la Cour d’appel de revoir un jugement de condamnation pénale, au vu de nouveaux éléments de preuve ou de faits susceptibles d'annuler la décision en tout ou en partie. La Cour d’appel La Cour d’appel dispose d’une compétence de deuxième instance et se compose de seize juges, dont l’un est son président. Elle a compétence pour connaître de tous les appels contre les jugements de tribunaux de première instance dans des affaires civiles et pénales, ainsi que dans des affaires de révision. Fonctionnant comme Tribunal électoral, elle a le pouvoir d’entendre et de statuer sur les requêtes à propos de l’interprétation et de l’application des lois électorales. Les Tribunaux de première instance Les principaux tribunaux de première instance sont les tribunaux de district qui se trouvent dans chaque 5
district de la République, à l’exception des régions occupées. Ils se composent de juges de district, de premiers juges de district et de présidents de tribunaux de district. Les autres tribunaux de première instance sont les cours d’assise, le tribunal militaire, le tribunal de prudhommes, le tribunal des baux et loyers, les tribunaux aux affaires familiales, le tribunal administratif, le tribunal administratif en matière de protection internationale, le tribunal de commerce et le tribunal d’amirauté. Juges Les nominations, les mutation, les promotions, les cessations de mandat et les licenciements, ainsi que l'exercice du pouvoir disciplinaire sur les juges des tribunaux de première instance et sur les juges de la cour d'appel, sont de la compétence exclusive du Conseil supérieur de la magistrature (qui se compose du président de la Cour suprême et de ses membres, et auquel participent le Procureur général de la République, le président du barreau panchypriote et deux avocats de prestige reconnu et de plus haut niveau professionnel sans droit de vote), tandis que les juges de la Cour suprême constitutionnelle et de la Cour suprême sont nommés par le président de la République. Hauts fonctionnaires et organes indépendants Il existe également des fonctionnaires indépendants qui dirigent des services/institutions totalement indépendants, tels que le Procureur général et l’Auditeur général, le Gouverneur de la Banque centrale et le Comptable général. Il existe également plusieurs organismes indépendants, tels que la Commission de la fonction publique, la Commission du service éducatif, la Direction générale du développement, la Commission de protection de la concurrence, le Bureau du commissaire au contrôle des aides d'État, l'Autorité de contrôle des appels d'offres, le Service d'audit interne, l'Autorité de la radio et de la télévision, l'Autorité de régulation de l'énergie, la Commission du marché des capitaux, la Commission de la transparence et d'autres. Les institutions indépendantes importantes sont également le Bureau du Commissaire à la protection des droits de l'enfant, le Bureau du Commissaire à la législation, le Bureau du Commissaire aux finances, le Bureau du Commissaire à la réglementation des communications électroniques et des services postaux, le Bureau du Commissaire à la protection des données personnelles (et Commissaire à l'information), le Bureau du Commissaire aux paiements agricoles, le Bureau du Commissaire à la supervision du système général de santé (GESY). Les cinq commissaires suivants dépendent du Président de la République : Présidence (Chef des questions humanitaires pour les personnes disparues et coincées), Environnement, Égalité des sexes, Citoyenneté et Développement des zones montagneuses. 6
La Banque Centrale de Chypre La Banque centrale a été fondée en 1963 en tant qu´institution autonome. Aujourd’hui, la Banque centrale est régie par la loi relative à la Banque centrale de Chypre de 2002, modifiée en 2007. Cette loi assure l´indépendance de la Banque ainsi que sa compatibilité avec les dispositions pertinentes du Traité instituant la Communauté européenne et les statuts du Système européen de banques centrales et de la Banque centrale européenne. La Banque central de Chypre fait partie intégrante de l´Eurosystème qui comprend les banques centrales nationales des pays de la zone euro et la Banque centrale européenne. Les fonctions principales de la Banque Centrale sont les suivantes: • appliquer les décisions de la politique monétaire de la Banque Centrale européenne ; • maintenir et gérer les réserves officielles de change; • superviser les banques ; • assurer la stabilité du système financier ; • promouvoir, contrôler et surveiller le bon fonctionnement du système de paiement, de compensation et de règlement ; • collecter, traiter et diffuser de données statistiques ; • offrir des services et faire fonction de banquier et de représentant du gouvernement en matière financière. Collectivités locales À compter du 1er juillet 2024, la réforme des collectivités locales a été mise en œuvre, avec la création de 20 nouvelles municipalités et de 30 complexes de prestation de services, ainsi que le fonctionnement, pour la première fois, de cinq organisations des collectivités locales de district (DGO). Les présidents des DGO, ainsi que les maires, les maires adjoints, les chefs des conseils communaux et les membres des conseils municipaux et communaux sont élus directement par les habitants pour un mandat de cinq ans. Municipalités, complexes de prestation de services et organisations des collectivités locales de district Grâce à la réforme, l’autonomie financière et administrative des collectivités locales est garantie et le service aux citoyens est amélioré, tout en renforçant la possibilité de participation aux processus décisionnels, la transparence et la responsabilité. Les nouvelles municipalités exercent des responsabilités élargies, telles que la police municipale, l'entretien des routes, etc. Les responsabilités des Complexes de prestation de services comprennent, entre autres, la gestion de la 7
collecte des déchets, la planification et la mise en œuvre de projets intégrés, la prestation de services comptables, de secrétariat, techniques et autres, etc. Les services d'approvisionnement en eau et d'assainissement sont fusionnés sous les DGO et, en même temps, la responsabilité de l'octroi de licences d'aménagement du territoire est transférée. Relations internationales Chypre entretient de très bonnes relations avec un nombre important de pays et sa politique étrangère vise à s’impliquer activement dans les processus qui favorisent la coopération internationale, la paix, la stabilité et le développement durable. Chypre a toujours été un ardent défenseur des droits de l’homme, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, et un partisan de la paix et de la sécurité internationales. Sa situation géographique lui permet de jouer un rôle important aussi bien en Méditerranée orientale que dans la famille européenne. Son adhésion à l’UE a marqué le début d’une nouvelle ère dans ses relations avec les pays tiers en tant que pont de communication entre l’UE et ces pays. Chypre cherche à élargir les synergies, à optimiser le développement des ressources et à créer des opportunités grâce à la coopération transnationale et régionale, au profit de la paix et de la prospérité dans la région élargie de la Méditerranée orientale. Dans cette optique, la découverte de quantités importantes d’hydrocarbures dans la région a ouvert de nouvelles perspectives de coopération, non seulement entre les pays de la région, mais aussi entre l’UE et ces pays à travers Chypre. Chypre est membre de nombreuses organisations internationales dont : - L’Organisation des Nations Unies (ONU) (1960) et de presque tous ses agences spécialisées ; - Le Conseil de l’Europe (CoE) (1961) ; - Le Commonwealth (1961) ; - La Banque mondiale (1961) ; - Le Fonds monétaire international (1961) ; - L’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) (1975) ; et - L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) (1995). Membre de l’Union européenne Le 1er mai 2004, la République de Chypre est devenue membre à part entière de l’Union européenne. L’adhésion à l’UE était un choix naturel pour Chypre, dicté par sa culture, sa civilisation, son histoire, ses perspectives européennes et son adhérence aux idéaux de la démocratie, de la liberté et de la justice. 8
L’application des lois et règlements de l´UE (l´acquis communautaire) est suspendue dans la partie sous occupation militaire turque, jusqu´au règlement du problème de la division forcée de l´île. Entre-temps, le gouvernement de Chypre promeut, en collaboration avec la Commission européenne, des mesures destinées à faciliter le développement des transactions économiques entre les deux communautés et à améliorer le niveau de vie des Chypriotes turcs. Tout en bénéficiant de nombreux avantages depuis son adhésion à l´UE, Chypre a également beaucoup à offrir en tant qu’Etat membre. En raison de sa position stratégique au carrefour de l´Europe, du Moyen-Orient, de l´Afrique du Nord et de l´Asie, l’île devient un centre régional d´affaires de plus en plus important, ainsi qu´une plaque tournante des communications et des transports internationaux. Dotée d’une infrastructure moderne, d’un système judiciaire sain, d’incitations fiscales, d’un taux de criminalité bas et d’une main-d´œuvre hautement qualifiée, Chypre constitue une plateforme régionale de prédilection pour les sociétés européennes et d’autres sociétés multinationales. Depuis l’adhésion de Chypre à l´UE, son paysage économique s´est transformé grâce à d’importantes réformes structurelles. Le commerce et les taux d´intérêt ont été libéralisés, tandis que le contrôle des prix et les restrictions en matière d’investissements ont été levés. Le financement par le secteur privé a été introduit pour la construction et le fonctionnement d’importants projets d´infrastructure, tandis que les monopoles ont été abolis. Le nouveau contexte politique créé par l’adhésion à l’UE exerce une influence positive aux efforts en vue de parvenir à un règlement global de la question chypriote dans le cadre des Nations unies, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et aux principes sur lesquels repose l'UE et à l'acquis, qui mettra fin à la division de Chypre et réunira notre patrie, ses institutions et son économie et sauvegardera les libertés fondamentales et les droits de l'homme de tous les Chypriotes. Chypre a assuré la Présidence au Conseil de l’Union européenne pour la première fois de juillet à décembre 2012. Au cours de la présidence, un accord relatif à une juridiction unifiée du brevet et à un mécanisme de surveillance unique (MSU) a été conclu, les négociations pour un accord de libreéchange avec le Japon ont été lancées, tandis que les 9
mêmes négociations avec le Singapour ont été achevées. De plus, un progrès significatif a été enregistré sur le cadre financier pluriannuel et le système européen commun d'asile. Position géographique et superficie Chypre a une superficie de 9 251 km2 (3 572 milles carrés) s’étendant sur une distance de 240 km (149 milles) d’est en ouest et de 100 km (62 milles) du nord au sud. Elle est située stratégiquement à l’extrémité orientale de la Méditerranée (33°E, 35°N), au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie et à proximité des grandes routes commerciales reliant l’Europe au Moyen-Orient, à la Russie, à l’Asie centrale et à l’Extrême-Orient. Topographie/Géologie Chypre possède deux chaines de montagne : la chaine du Pentadaktylos qui longe pratiquement toute la côte septentrionale, et le massif du Troodos dans la partie centrale et sud-occidentale de l’île, culminant au mont Olympe, à 1 953 mètres audessus du niveau de la mer. Le littoral de Chypre est échancré et rocailleux dans le nord avec de longues plages de sable dans le sud. Entre les deux chaines de montagne s’étend la plaine fertile de la Messaoria. La géologie de Chypre a joué un rôle primordial dans le façonnement de son environnement naturel, influençant son développement historique, culturel et socio-économique depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. La genèse de l’île est le résultat d’une série de processus géologiques uniques et complexes, ce qui en fait un modèle pour les géoscientifiques du monde entier. Au sommet du Troodos se trouvent aujourd'hui des roches qui formaient la couche la plus profonde d'un morceau de croûte océanique et du manteau supérieur de la terre, un complexe ophiolitique qui s'est formé il y a 92 millions d'années, à 8 kilomètres sous la surface de la mer. Le climat Chypre a un climat méditerranéen avec comme caractéristiques principales l'été chaud et sec de juin à septembre, l'hiver pluvieux mais doux de novembre à mars et les deux saisons de transition intermédiaires, l'automne et le printemps en octobre, avril et mai. Le pourcentage d'ensoleillement est élevé tout au long de l'année, particulièrement d'avril à septembre, dépassant en moyenne onze heures par jour. 10 EUROPE CHYPRE AFRIQUE MOYEN-ORIENT
Flore et faune Les régions boisées couvrent environ le 17% de la superficie de l’île. La végétation naturelle se compose, entre autres, de forêts d’arbres à feuilles persistantes et à feuilles caduques, d’arbrisseaux et de fleurs. La flore comprend près de 1 800 espèces, sous-espèces et variétés indigènes, dont environ 140 (7%) sont endémiques. Le cyclamen (Cyclamen cyprium) a été déclaré plante nationale de Chypre, tandis que le chêne doré (Quercus alnifolia) est devenu l’arbre national de l’île. La faune de Chypre comprend sept espèces de mammifères, 26 espèces d’amphibiens et de reptiles, 405 espèces d’oiseaux ainsi qu’une grande variété d’insectes, tandis que les eaux côtières de l’île abritent 197 espèces de poissons et diverses espèces de crabes, d’éponges et d’échinodermes. Le plus grand animal sauvage vivant encore dans l’île est le mouflon chypriote, un type rare de mouton sauvage que l’on trouve uniquement à Chypre. Réseau écologique européen Natura 2000 et biodiversité Le réseau Natura 2000 est un vaste réseau européen d'espaces naturels protégés pour la préservation des espèces de flore, de faune, d'oiseaux et des habitats. À Chypre, il s'agit de 69 zones couvrant des zones terrestres et maritimes de plus de 10 000 km2. Chypre fait partie des pays de l’UE où le pourcentage de couverture en zones protégées est le plus élevé. Chypre abrite une riche biodiversité et des types d’habitats naturels avec des espèces de flore et de faune importantes et rares. En raison de son long isolement géographique, ainsi que de ses conditions géologiques et climatiques, Chypre présente un taux d'endémisme élevé et est considérée comme un point chaud de la biodiversité, tout en constituant en même temps l'un des couloirs migratoires les plus importants pour les espèces, en raison de sa situation géographique (entre trois continents). 11
12 Population 920 700 (décembre 2022) : - 80,1% (737 200) Chypriotes grecs - 19,9% (183 500) étrangers Statistiques démographiques (2022) Taux de naissance 11,2% pour mille habitants Taux de mortalité 8,0% pour mille habitants Taux de croissance 1,8% Espérance de vie pour les hommes 79,6 Espérance de vie pour les femmes 83,3 Districts Population (décembre 2022) Nicosie 356.400 Limassol 258.300 Larnaca 153.800 Paphos 100.700 Famagouste 51.500 Villes Population (décembre 2022) Nicosie (la capitale) 264.900 Limassol 197.000 Larnaca 91.500 Paphos 70.900 Langues Le grec et le turc sont les langues officielles. L’anglais est largement parlé. Religion Les Chypriotes grecs sont majoritairement chrétiens et adhèrent à l’Eglise autocéphale grecque orthodoxe de Chypre. Les Chypriotes turcs sont majoritairement musulmans sunnites, tandis que les Maronites appartiennent à l’Eglise Catholique Maronite, les Arméniens pour la plupart à l’Eglise Apostolique et Orthodoxe Arménienne et les Latins à l’Eglise Catholique Latine. Patrimoine culturel - Sites néolithiques (Chirokitia) ; - Monuments classiques, hellénistiques et romains (Salamine, odéon antique de Paphos, mosaïques de la maison de Dionysos à Kato Paphos) ; - Eglises et monastères byzantins et latins (l’église de Panayia d’Asinou, l’église de Ayios Nikolaos tis Stegis, le monastère de Kykkos) ; - Châteaux et forteresses (remparts vénitiens de Nicosie, Château Saint-Hilarion, Château de Kantara, Château de Buffavento) ; - Mosquées (mosquée Hala Sultan, mosquée Bayraktar).
Un effort tout particulier est déployé en vue de protéger et de sauvegarder le patrimoine culturel dans les régions occupées par la Turquie. Multiculturalisme Chypre constitue un carrefour géographique et un pont entre les cultures. Conquise par de nombreuses puissances, Chypre a réussi à assimiler des influences culturelles variées. Sa position géographique et stratégique en a fait un exemple et un modèle de coexistence harmonieuse de différentes cultures. L’île est parsemée de monuments historiques et religieux aux thèmes, styles et philosophies les plus variés. En tant qu’Etat membre de l’UE, Chypre contribue à la promotion de principes sur lesquels se fonde la construction européenne, c’est-à-dire la coexistence pacifique, la coopération, le respect de la diversité et la recherche d’une convergence d’idées. Histoire Les premières traces de civilisation sur l’île remontent au 10e millénaire av. J.-C. (Néolithique précéramique A). Chypre a acquis son caractère grec après avoir été colonisée par les Grecs mycéniensachéens entre le XIIIe et le XIe siècle av. J.-C. Au milieu du IXe siècle av. J.-C, des colons phéniciens commencèrent à arriver et à s’installer surtout dans la cité côtière de Kition. Par la suite, Chypre est passée successivement sous la domination des Assyriens, des Egyptiens et des Perses (VIIIe - IVe siècle av. J.-C.). Elle a fait partie de l’Empire romain entre 30 av. J.-C. et 330 apr. J.-C. C’est à ce moment-là que le christianisme est arrivé à Chypre. L’île a néanmoins gardé son identité grecque et, faisant partie de l’Etat hellénistique des Ptolémées d’Egypte lors de la période Hellénistique (310 - 30 av. J.-C.) et plus tard du monde grec orthodoxe de la Byzance (330 – 1191 apr. J.-C. -), elle a maintenu vivant son héritage ethnique. La langue et la culture grecques ont prédominé à travers les siècles, bien que l’île soit passée successivement sous la domination de nombreux conquérants étrangers – de Richard Cœur de Lion et de l’ordre du Temple (1191 - 1192), des Francs (les Lusignan), (1192 - 1489), des Vénitiens (1489 - 1571), des Ottomans (1571 - 1878) et des Britanniques (1878 - 1960). 13
Les Chypriotes grecs ont mené une lutte anticoloniale contre le régime colonial britannique de 1955 à 1959. En 1960, Chypre a obtenu son indépendance et est devenue une République constitutionnelle. Conformément aux accords de Zurich et de Londres, la Grèce, la Turquie et la Grande Bretagne étaient les garants de l’indépendance du pays, et la Grande Bretagne gardait deux bases militaires souveraines à Chypre. Les bases militaires, l’une à Akrotiri/Episkopi et l’autre à Dhékélia, couvrent 2,7% du territoire de l’île. Conformément à la Constitution de la République de Chypre, le pouvoir politique était partagé entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs dans la proportion de 7 : 3. La communauté chypriote turque (18% de la population) bénéficiait ainsi d’une représentation de 30% dans le service public. De plus, la communauté chypriote turque disposait du droit de veto sur des questions importantes. Les relations entre les deux communautés avaient été pacifiques et amicales pendant des siècles. Néanmoins, certaines dispositions des accords de Zurich et de Londres ainsi que de la Constitution de 1960 (imposées en réalité au peuple de Chypre) ont conduit à des conflits internes et à des ingérences étrangères. La Constitution elle-même mettait l´accent sur les différences entre les Chypriotes grecs et turcs, encourageant de ce fait les tendances en faveur de la division plutôt que de l´intégration entre les deux communautés. Les Chypriotes grecs étaient déterminés à renforcer l´unité de l´Etat, tandis que les dirigeants Chypriotes turcs, sous la forte incitation de la Turquie, cherchaient à obtenir la ségrégation ethnique et la séparation géographique. Cette situation a donné lieu à des affrontements intercommunautaires de 1963 à 1967, ainsi qu’à des attaques aériennes et des menaces d´invasion par la Turquie. En 1964, les Chypriotes turcs ont cessé de participer au gouvernement, au parlement et au service public. De 1968 à 1974, des négociations intercommunautaires ont été menées sous l’égide de l´ONU, en vue de parvenir à un règlement du problème. Durant cette période, la tension entre les deux communautés s´est calmée et les violences ont quasiment cessé. Une force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (actuellement un contingent de moins de 900 hommes) a été installée en 1964, à la suite des affrontements intercommunautaires qui ont éclaté en décembre 1963 et de menaces d’invasion proférées par la Turquie. Sa tâche principale aujourd'hui est de surveiller la zone tampon et de maintenir le cessez-le-feu, étant donné que plus de 40 000 soldats turcs continuent d'occuper la partie nord de l'île, suite à l'invasion turque de 1974, ce qui en fait l'un des endroits les plus militarisés du monde. 14
L’invasion et occupation militaire turques Le 15 juillet 1974, la junte militaire au pouvoir en Grèce à l’époque, a perpétré un coup d’Etat, avec la complicité de collaborateurs Chypriotes grecs sur l’île, pour renverser le gouvernement de Chypre, élu démocratiquement. Le 20 juillet, la Turquie, utilisant le coup d’Etat comme prétexte a envahi Chypre en violation de la Charte des Nations unies et des principes qui régissent les relations internationales, prétendument pour rétablir l’ordre constitutionnel. Au lieu de cela, elle a occupé 36,2% du territoire de la République de Chypre. La Turquie continue depuis lors de défier de nombreuses résolutions des Nations unies exigeant le retrait de toutes les troupes étrangères de l’île. Les conséquences de l’invasion turque furent tragiques. Des milliers de personnes ont été tuées, tandis qu’environ 180 000 Chypriotes grecs vivant dans la partie nord du pays, soit plus d’un tiers de la population, ont été expulsés de force de leurs maisons et de leurs propriétés et sont devenus des réfugiés dans leur propre patrie. Près de 20 000 autres Chypriotes grecs restés enclavés dans la zone occupée en 1974, ont été progressivement forcés d’abandonner leurs foyers pour chercher refuge dans les régions contrôlées par le gouvernement, du fait qu’ils étaient constamment intimidés et se voyaient refuser l’exercice de leurs droits de l’homme les plus fondamentaux. Aujourd’hui, leur nombre ne dépasse pas les 331 enclavés qui sont principalement des personnes âgées. En outre, les Chypriotes turcs ont été contraints de se déplacer vers les zones occupées dans le cadre de la politique turque de ségrégation ethnique. À la suite de l’invasion turque, 1 619 Chypriotes grecs, civils et soldats, ont disparu. Beaucoup d’entre eux ont été arrêtés par les forces d’invasion turques et emprisonnés en Turquie, ou ont disparu après la fin des hostilités dans des zones sous le contrôle de l’armée turque. La plupart d’entre eux sont toujours portés disparus, en raison de la réticence de la Turquie à aider à déterminer leur sort. En outre, la politique de transfert et d’installation de colons turcs dans la partie occupée a modifié la structure démographique de l’île, à tel point que le nombre total de colons illégaux est presque le double de celui des Chypriotes turcs. Ce fait entraîne des conséquences sociales et politiques évidentes pour les Chypriotes turcs eux-mêmes, qui ont exprimé à plusieurs reprises leur désaccord avec l’afflux massif de colons. En conséquence, des milliers de personnes ont été contraintes d’émigrer. 15
L’invasion et l’occupation turques ont provoqué un effondrement économique dans la partie nord de l’île, qui avait été jusqu’en 1974 la partie la plus riche et la plus développée. Par ailleurs, l´île a perdu 70% de son potentiel productif et 30% de la population s´est retrouvée au chômage. Une grande partie du patrimoine culturel dans les régions occupées a été détruite et vandalisée, et des lieux de culte ont été profanés. La destruction du patrimoine culturel a été commise en grande partie par l’armée turque et par des ressortissants turcs et se poursuit encore avec la collaboration de la puissance occupante. Des résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU, des résolutions adoptées par de nombreuses autres organisations internationales, reflètent la condamnation de l'invasion turque et de tous les actes ultérieurs d´agression contre Chypre, appellent au retour de tous les réfugiés dans leurs foyers dans des conditions de sécurité et à la détermination du sort des disparus, ainsi qu'au retrait immédiat de l'île de toutes les troupes étrangères, et exigent le rétablissement des droits de l'homme et le respect de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de Chypre. En outre, la Cour européenne des droits de l’homme a jugé la Turquie responsable de violations massives et systématiques des droits de l’homme à Chypre. Les Nations Unies ont pris diverses initiatives pour résoudre le problème de Chypre et réunifier l’île au moyen de cycles successifs de négociations intercommunautaires qui se déroulent depuis 1974. Malheureusement, les progrès ont été compromis, de diverses manières, par la partie turque et les dirigeants chypriotes turcs, qui recherchent un règlement qui laisserait Chypre définitivement divisée. La partie chypriote grecque, quant à elle, insiste sur une véritable réunification du pays. Le 24 avril 2004, le peuple chypriote a été appelé à approuver ou à rejeter une proposition de règlement global de la question chypriote (Plan Annan V) présentée par le Secrétaire général de l´ONU, par le biais de deux référendums séparés mais simultanés organisés par les deux communautés. Les Chypriotes grecs ont rejeté le plan à une nette majorité de 75,8% parce qu´ils avaient le sentiment qu’il n´était pas équilibré et ne répondait pas à leurs préoccupations essentielles concernant la sécurité, la fonctionnalité et la viabilité de la solution. Par leur vote, les Chypriotes grecs ont rejeté le Plan spécifique et incomplet qui leur était présenté, car il ne conduisait pas à une véritable réunification des institutions, du peuple, du territoire et de l’économie de Chypre. Au contraire, les Chypriotes turcs (y compris les votes des colons illégaux venus de Turquie) ont voté en faveur du Plan avec une majorité de 64,9%. 16
Le résultat négatif du référendum a rendu le plan Annan invalide dans son intégralité. Le gouvernement chypriote reste néanmoins résolument attaché à la mission de bons offices du Secrétaire général et à un processus de paix substantiel qui faciliterait la réalisation d’un règlement global. Il a donc cherché à donner un nouvel élan au processus de paix afin de trouver une solution communément acceptée qui réponde aux préoccupations de tous les Chypriotes. Dans ce contexte, le 8 juillet 2006, le Président de la République de Chypre de l’époque, Tassos Papadopoulos, et le chef de la communauté chypriote turque, Mehmet Ali Talat, ont signé un accord sur un « ensemble de principes » pour la solution du problème chypriote. Ils ont réaffirmé l’engagement des deux communautés en faveur de la réunification de l’île sur la base d’une fédération bizonale et bicommunautaire et ont convenu de procédures pour préparer le terrain à des pourparlers globaux qui conduiraient à une solution durable. Malgré le coup porté par le refus de la partie turque d'appliquer l'accord du 8 juillet, le processus de paix a été relancé en 2008, immédiatement après l'élection du président de la République Demetris Christofias, avec le début de négociations directes entre les deux communautés. Ce processus a toutefois été interrompu au printemps 2012 lorsque la partie turque a refusé de coopérer à la poursuite des négociations et à la résolution des questions en suspens. Après son élection en 2013, le président de la République, Nicos Anastasiades, a pris l’initiative de créer un nouvel élan pour un nouveau cycle de négociations en présentant un ensemble de propositions visant à restaurer la confiance mutuelle entre les deux communautés. Les pourparlers ont repris après la nomination d’un négociateur chypriote grec et d’un négociateur chypriote turc, après que le président de la République et le dirigeant chypriote turc de l’époque, Dervis Eroglu, se sont mis d’accord sur une déclaration commune le 11 février 2014, qui définit le cadre et les principes de base d’un règlement du problème chypriote, ainsi que la méthodologie du processus de négociation. Toutefois, les négociations ont été reportées à la suite des actions provocatrices de la Turquie dans la zone économique exclusive de Chypre et ont repris le 15 mai 2015, après l'élection de Mustafa Akıncı à la tête de la communauté chypriote turque. En juin 2017, les négociations avaient progressé de manière intensive et des progrès significatifs avaient été 17
réalisés sur un nombre important de questions. Malheureusement, la Conférence internationale sur Chypre, tenue à Crans Montana, en Suisse (du 28 juin au 7 juillet 2017) et axée principalement sur les questions de sécurité et de garanties après le règlement, s'est terminée sans résultat, en raison de l'insistance de la Turquie à avoir le droit d'intervenir unilatéralement à Chypre, de maintenir un système anachronique de garanties et une présence permanente de troupes à Chypre après la solution. L'ancien président Anastasiades a déclaré à plusieurs reprises son engagement à travailler sans relâche pour mettre fin à la situation inacceptable actuelle à Chypre et pour parvenir à un règlement fonctionnel et global, qui non seulement améliorerait le rôle régional du pays, mais contribuerait également à la stabilité et à la prospérité dans la région, faisant de Chypre un exemple de coexistence pacifique dans une région turbulente. Ce qui est recherché est une solution viable, durable et fonctionnelle qui garantira que Chypre reste un État membre moderne de l’UE et de l’ONU, avec une pleine souveraineté, une indépendance et une intégrité territoriale. Le président Christodoulides reste engagé dans les efforts visant à créer des conditions favorables au niveau international dans le but de reprendre les pourparlers pour parvenir à une solution globale, durable et fonctionnelle au problème chypriote, sur la base des cadres convenus et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU et des principes et valeurs de l'UE, dont Chypre est un État membre. 18
Economie Bien que le problème politique de Chypre demeure non résolu, l’économie de marché dans la partie de l’île contrôlée par le gouvernement s’est remarquablement redressée depuis 1974. Le succès économique est attribué, entre autres, à l´adoption d´un système d’économie de marché, à la poursuite de politiques macroéconomiques saines par les gouvernements successifs, ainsi qu´à l´existence d´entreprises dynamiques et flexibles et d´un personnel hautement qualifié et spécialisé. Au cours des trois dernières décennies, l´économie chypriote s´est transformée, passant d´une économie agricole à une économie reposant sur les services et l’industrie légère. Chypre est aujourd’hui une importante destination touristique ainsi qu´une économie moderne aux services dynamiques, dotée d’infrastructures naturelles et sociales développées. Le 1er janvier 2008, Chypre a adhéré à la zone Euro et adopté l’euro comme monnaie officielle, remplaçant la livre chypriote. La crise financière internationale de 2013, qui a eu un impact significatif sur la croissance mondiale, a aussi affecté Chypre, obligeant le gouvernement à soumettre une demande d’assistance au mécanisme de soutien fourni par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (Troïka). L’accord de prêt correspondant et un programme d’ajustement budgétaire (protocole d’accord) ont été signés avec la Troïka au printemps 2013 dans le but de rétablir la stabilité économique. Trois ans plus tard, le 31 mars 2016, Chypre est sortie du programme d’ajustement budgétaire après avoir mis en œuvre avec succès ses dispositions et avoir relevé les défis budgétaires, bancaires et structurels, marquant ainsi sa sortie de la récession. L'Eurogroupe, le Fonds monétaire international et les responsables de l'UE ont félicité Chypre pour son travail acharné et son dévouement, ainsi que pour ses réalisations importantes, qui comprennent, entre autres, la reprise impressionnante de l'économie, qui est revenue à des taux de croissance positifs en 2016, avec un taux de croissance d'environ 3,4%, la stabilisation du secteur bancaire, le retour de la position budgétaire du pays sur une trajectoire soutenable, la réduction de la dette publique, le rétablissement de l'accès aux marchés internationaux de capitaux et les améliorations 19
20 continues de sa notation de crédit par les agences de notation internationales. Il est souligné que l’engagement déclaré du gouvernement est de maintenir des politiques macroéconomiques et budgétaires prudentes et de continuer à promouvoir les réformes structurelles. Son objectif est également de maintenir les avantages de Chypre, tels que ses infrastructures avancées et son système fiscal favorable, afin de renforcer la compétitivité de l’économie. En outre, des prospections récentes de gaz naturel dans la zone économique exclusive (ZEE) de Chypre pourrait révéler d’importantes réserves de gaz naturel qui apporteront des avantages économiques à Chypre dans un avenir proche. Secteur Contribution au PIB* 2016 2022 2023 Primaire 2,4 1,8 1,8 Secondaire 12,4 13,8 13,9 Tertiaire 85,2 84,4 84,3 Autres données financières Revenu par habitant (en euros) 2016 2022 2023 €22.328 €30.434 €32.097 Inflation -1,4% 8,4% 3,5% Taux de croissance (%) 6,6% 5,1% 2,5% Chômage 12,9% 6,8% 6,1% Population active 2016 2022 2023 417.069 483.290 493,256 Population avec emploi rémunéré 2016 2022 2023 363,060 450.541 463.178 *Produit intérieur brut Transport international et maritime La position stratégique de Chypre, son environnement fiscal favorable, sa main-d’œuvre qualifiée, l’excellence de ses télécommunications, ainsi que son système bancaire et judiciaire moderne font de Chypre un pont idéal entre l´Union européenne et le Moyen-Orient.
L’environnement accueillant de Chypre, propice à l´esprit d´entreprise, et ses services de soutien se comparent favorablement à ceux des meilleurs centres d’affaires au monde. L’île est considérée comme l´un des principaux centres d´affaires internationales parmi quelque 50 pays offrant des facilités similaires. Les investisseurs étrangers peuvent enregistrer une société directement auprès du Registre des sociétés et obtenir les autorisations nécessaires, le cas échéant, par les autorités compétentes. Chypre est aussi un centre de transports maritimes et aujourd’hui elle a sur son registre l’une de plus grandes flottes marchantes au monde avec 1 652 (2023) navires immatriculés. De plus, Chypre est un important centre de gestion de navires, avec environ 60 sociétés de gestion de navires sur son territoire. Quelques une de ces sociétés sont parmi les plus grandes sociétés de leur secteur au monde. Services Les services constituent le secteur qui connaît la croissance la plus rapide, contribuant à près de 80% du PIB de Chypre et employant plus de 70% de la main-d’œuvre. Ces dernières années, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les services professionnels, ainsi que les fonds d’investissement, ont joué un rôle important dans la diversification de l’économie chypriote. Les services gagnent en importance, contribuant à la nouvelle stratégie à long terme de Chypre pour le développement durable et sont essentiels à une diversification et une orientation plus poussées de l’économie vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée. Le secteur du tourisme joue un rôle important dans l’économie locale. En 2023, 3,8 millions de touristes ont visité Chypre, principalement en provenance du Royaume-Uni (33,9%), d'Israël (10,7%), de Pologne (7,1%), d'Allemagne (5,5%), de Grèce (4,9%) et de Suède (3,8%), générant des revenus d'environ 3 milliards d'euros. Les résultats de 2023 sont particulièrement encourageants, car le secteur du tourisme s’est désormais complètement rétabli et est revenu aux niveaux d’avant la pandémie. Les perspectives sont également positives, car le secteur continue de croître en mettant l’accent sur le facteur humain, la transformation numérique et la transition verte. 21
Hydrocarbures et ZEE L'objectif ultime est de transformer Chypre en un centre énergétique régional de la Méditerranée orientale. Notre pays, en tant qu'État membre à part entière de l'Union européenne, se concentre sur l'exploitation de ses ressources en hydrocarbures et la construction de l'infrastructure énergétique nécessaire, contribuant au renforcement de la sécurité de l'approvisionnement énergétique de l'UE. Chypre a le potentiel de contribuer à la transformation de la Méditerranée orientale en une région de développement économique durable et équilibré, en renforçant la stabilité politique et en améliorant les relations bilatérales et multilatérales avec les pays voisins, en capitalisant sur les synergies découlant de l’exploitation des hydrocarbures dans la région. À ce jour, trois cycles d’octroi de licences d’exploration d’hydrocarbures ont été annoncés en 2007, 2012 et 2016 et deux procédures d’octroi de licences pour les blocs 7 (2019) et 5 (2021). Le résultat a été la conclusion d'un total de dix contrats d'exploration et de partage proportionnel de la production pour un nombre égal de blocs de la ZEE chypriote, sur la base desquels neuf licences d'exploration d'hydrocarbures sont actuellement en vigueur, comme suit : • Blocs 2, 3 et 9 : Eni Cyprus Limited (Opérateur), Kogas Cyprus Limited et TotalEnergies EP Cyprus B.V.; • Blocs 6 et 8 : Eni Cyprus Limited (Opérateur) et TotalEnergies EP Cyprus B.V. ; • Blocs 7 et 11 : TotalEnergies EP Cyprus B.V. (Administrateur) et Eni Cyprus Limited ; • Blocs 5 et 10 : ExxonMobil Exploration and Production Cyprus (Offshore) Limited (Opérateur) et QatarEnergy International E&P LLC. En juin 2015, la commercialisation du gisement « Aphrodite » a été annoncée, dans le bloc d'exploration 12, confirmant l'existence de réserves récupérables de gaz naturel d'environ 4,5 trillions de pieds cubes (tcf). En 2019, la République de Chypre a approuvé le plan de développement et de production du gisement « Aphrodite » soumis par le titulaire de la licence et une licence d'exploitation a été délivrée. Cet événement constitue une étape importante dans la transition de Chypre de la phase d’exploration des hydrocarbures à celle de l’exploitation. Il est à noter que le consortium détenteur de la licence pour « Aphrodite » se compose de Chevron Cyprus Limited, NewMed Energy Limited Partnership et BG Cyprus Limited. Les travaux de recherche des détenteurs de licence ont conduit à quatre autres découvertes dans la ZEE chypriote et, plus précisément : 22
• Calypso (2018), Cronos (2022) et Zeus (2022) sur le Block 6 ; • Glafcos (2019) sur le Block 10. L’exploitation des gisements susmentionnés, qui contiendraient entre 14 et 18 trillions de pieds cubes (tcf) de quantités exploitables de gaz naturel, devrait apporter des avantages économiques importants à Chypre dans un avenir proche. Energie verte Chypre soutient les efforts de l'UE pour freiner le changement climatique, à travers l'élaboration d'un plan intégré pour l'énergie et le climat, qui comprend des mesures et des politiques spécifiques pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2030 et de neutralité climatique d'ici 2050. Les principaux piliers du Plan national pour l'énergie et le climat sont les suivants : (i) L’approvisionnement énergétique de Chypre, au coût le plus bas possible. Ce pilier comprend les efforts visant à introduire le gaz naturel à des fins de production d’électricité et à promouvoir davantage les sources d’énergie renouvelables (EnR). En ce qui concerne les énergies renouvelables, un guichet unique a été mis en place pour l’octroi rapide de licences pour les projets d’énergies renouvelables et une plateforme électronique a été créée pour la soumission et le traitement des demandes pertinentes. Dans le but de réduire le coût de l’électricité pour les ménages et les entreprises, l’installation de systèmes RES pour l’autoconsommation est encouragée et de généreuses incitations financières sont offertes. (ii) Améliorer l’efficacité du secteur énergétique du pays. Au cours de la période de programmation jusqu'en 2027 inclus, environ 457 millions d'euros ont été débloqués par le ministère de l'Énergie, qui seront principalement utilisés pour fournir des incitations financières aux ménages, aux entreprises et aux organismes publics pour investir dans les énergies renouvelables et dans les mesures d'efficacité énergétique. (iii) La création de l’infrastructure nécessaire pour sortir Chypre de son isolement énergétique par rapport aux réseaux transeuropéens, la modernisation, l’expansion et la numérisation du réseau de transport et de distribution d’électricité et la promotion des systèmes de stockage. À cette fin, un budget d’environ 120 millions d’euros a été budgétisé, provenant de fonds européens, pour l’extension, la modernisation et la numérisation des réseaux, y compris l’installation de compteurs intelligents. En outre, pour la création d’infrastructures de stockage d’énergie, 40 millions 23
flippingbook.comRkJQdWJsaXNoZXIy MTUzMzM1NQ==